"Puissante Naissance", de l'expérience aux coloriages

Le matin du 19 août 2015, je ne savais pas encore que j'allais rencontrer ce jour-même ma fille. 
Aussi, j'ignorais totalement l'expérience qui allait s'offrir à moi. De celles qui transforment, réparent, vous gonfle de fierté...

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Les "pré-travails" quotidiens depuis 3 semaines ont bien fait travailler mon corps. Passage de ma sage-femme, examens, et discussions. Elle sera bientôt là, mais quand ? 
Une heure après son départ, le travail se lance. Il est différent. Il est ancré et les contractions sont plus profondes. Mon chéri et ma sage-femme me rejoignent. 

Je suis alors au début d'un marathon du corps, mais aussi et SURTOUT de l'esprit ! Parce que oui, j'ai déjà accouché. C'était à l'hopital, et ça s'est très mal passé... Accouchement traumatique, et des proches qui n'ont eu de cesse de me dire : 

"Tu te rends compte ?                                               Si tu avais accouché à la maison, toi et ton bébé ne seriez peut-être plus là !"

J'acquiesçai  mais au fond de moi, je savais qu'il y avait une autre vérité. J'ai mis du temps à me relever moralement de cette expérience. Je me suis dirigée vers des lectures qui allaient dans le sens de l'accouchement naturel, et qui relataient des conditions qui favorisent une naissance sans complications. 

Tout ça tombait sous le sens, et ce que j'avais vécu à l'hôpital était l'exact inverse de ces bonnes conditions. 


Alors quand j'appris que j'étais enceinte de mon deuxième bébé, mon compagnon et moi n'avions qu'une chose en tête : la faire naître à la maison.

Un marathon de l'esprit !

Mais avant d'entrer dans le vortex de la naissance, je savais qu'il me faudrait dominer mes pensées ! 
Je devais traverser ma peur de revivre une expérience similaire à mon premier accouchement, en plus de surmonter l'énorme manque de confiance en moi.

Alors durant ma grossesse, j'ai bouffé des livres, des récits de naissance, j'ai glâné des astuces, j'ai essayé de méditer et j'ai noté beaucoup d'affirmations positives. Je savais qu'elles me seraient précieuses... Je n'imaginais alors pas à quel point ! 

(Je vous mets en fin de page une partie de mon récit de cet accouchement =) )

L'envie de transmettre...

C'est début 2018 que j'ai eu l'idée de créer des coloriages avec certaines phrases qui m'avaient si bien aidées pour cet incroyable accouchement ...
"Puissante Naissance" était né avec l'envie d'insuffler la même force et une grosse dose de confiance aux femmes qui se préparent à donner naissance... En 2022, j'ai eu envie de refondre ce projet pour en faire quelque chose d'encore plus intense et beau... 

(Plus que quelques heures pour la précommande)

  Mais que diriez-vous d'une explication supplémentaire sur certaines affirmations positives ? 

Cette merveilleuse idée m'a été soufflée par Céline, une de mes abonnées <3 

"Il n'y a que moi qui puisse donner naissance à notre bébé"

                                                                                                                            Lors de l'accouchement, on a bien souvent des moments difficiles... Les vagues sont si intenses qu'on a l'impression que l'on y arrivera pas. C'est en tout cas une expérience que j'ai toujours vécu lors de mes 4 accouchements.

Comme c'est difficile de ne pas se laisser glisser par des idées négatives dans ces moments-là... "Je n'y arriverai pas"

Heureusement que j'ai eu mon amoureux pour me dire que j'étais parfaite, que j'allais y arriver...Et cette phrase pour me rappeler que, de TOUTE FACON, je n'ai pas le choix. Je suis la clé. Je dois dire OUI à ce bébé, OUI aux contractions. 

Cette idée me fait sourire après coup, mais c'est bien vrai... Je suis la seule à pouvoir faire naître notre bébé, et je dois l'accepter. Grappiller toute la force et l'énergie en moi pour accepter...

Ce n'est pas de la douleur, c'est de la Puissance


Dans le même ordre d'idée, nous avons le très puissant "Ce n'est pas de la douleur, c'est de la Puissance" ! 

Quand j'étais impressionnée par l'intensité des contractions, j'essayais de me rappeler que c'était normal, que ce sont des sensations, je visualisais mon bébé descendre à chaque montée.


Ce n'est pas naïf, ni nier une réalité. Bien entendu que la douleur est présente (et pas qu'un peu).


Mais transformer l'idée de douleur, en pensant au fait que c'est une SENSATION, que c'est nécessaire, qu'on est forte et PUISSANTE, promis, ça aide à tenir le choc :D 

Ce ne sont pas des contractions, se sont des vagues

Celle-ci, je l'adore. Elle m'a tellement bien aidée, cette visualisation.

Quand la phase active du travail était lancée, et que les contractions me paraissaient vraiment impressionnantes, j'imaginais être ... Un petit bouchon de liège ! 

Le petit bouchon flottera toujours, quelle que soit la hauteur des vagues, il ne coulera jamais ! Il va moooooonter.... et desceeeeeendre. 

Il ne prend jamais l'eau, n'est jamais submergé. 

Rester au dessus des vagues, monter avec. Savoir qu'elles vont aussi redescendre, ne pas se laisser submerger par la hauteur des contractions (transformer cette phrase en tournure positive =) )...

Après chaque tempête, un arc en ciel apparaît

A afficher à côté du précédent :) 


Se souvenir aussi que la tempête prendra fin, et que l'arc en ciel, c'est votre bébé...

Se souvenir que le travail ne va pas durer.

Se souvenir qu'il y a une fin. Même si c'est difficile...


L'accouchement est un passage.  Oui, ce que vous vivez est intense, mais il faut traverser la tempête pour avoir votre arc en ciel dans les bras. 

Je laisse mon bébé passer. J'OUVRE le passage


Et dans la même idée :  "Bouche Molle, Col Mou"

Si vous en avez envie, embrasser votre partenaire.


Desserrez la mâchoire, essayez de ne pas vous crispez lorsque la contraction monte. 


A chaque vague qui montait, je faisais des "haaaaa"  venant du ventre (un peu comme un didgeridoo ^^).
J'imaginais que j'étais ouverte et détendue, et que le col s'ouvrait à chaque fois un peu plus.


Accepter de s'ouvrir. Laissez son bébé passer... 

J'ai confiance en mon corps

Cette illustration est surement une de mes préférées... Elle évoque pudiquement la stimulation du clitoris durant l'accouchement.

Je n'ai pas osé en parler tout de suite, mais durant mon deuxième accouchement, j'ai pris un bain et je me suis massée le clitoris. 

C'était réellement un massage, plus qu'une masturbation. En aucun cas dans un but de recherche du plaisir sexuel.

Ca ne doit pas être une injonction, il faut en avoir envie, mais sachez que cela peut favoriser la production d'endorphines et d'ocytocines. 

Ce fut en tout cas assez magique pour moi car j'étais seule dans mon bain, chez moi, bougies allumées, dans la pénombre, et les contractions me paraissaient très faciles ... 

Il y en a bien d'autres dans "Puissante Naissance" mais voici un petit retour de mes expériences. Ces projections ont été une réelle bouée pour moi. Je pense sincèrement que sans cette préparation en amont, je n'aurais pas eu le même accouchement. J'ai été positive dans mon esprit, même si les sensations intenses me prenaient de court. J'essayais toujours de me rappeler de ces affirmations positives pour terrasser la peur, et la douleur... :)

Et pour terminer, le récit de naissance de ma fille :

Saint Nicolas 2014, on annonce ma grossesse. Arthur a 10 mois.
D’emblée, je décide de ne pas parler de mon projet, si ce n’est à ma mère qui sait très bien que je voulais cet aad.
Début de grossesse foireux, je tombe sur un sage-femme véreux et incompétent qui me causera beaucoup de tord. Heureusement, avec l’appui de certaines mamans, je parviens à ouvrir les yeux, et je contacte ma fée, Maud… Celle qui m’offrira l’expérience la plus incroyable qui m’ait été donné de vivre. Comble de l’histoire : Florence, ma « sage-femme d’Arthur » aimerait être présente. Ce serait son premier aad… Je trouve la symbolique très belle, on finit ce qu’on avait pas terminé…

Le suivi se passe bien, si ce n’est que j’aurais beaucoup de craintes et de peurs, liées à l’agrandissement de la famille mais aussi à l’accouchement. J’ai peur de l’échec, peur de souffrir comme à l’hopital.
On parle beaucoup, elle me rassure énormément. Chaque rendez-vous est pour moi une vraie libération, je me sens beaucoup mieux après.
Le 6 aout, approche de mon terme (le 11), elle m’annonce que je suis déjà à 2-3 cm. J’ai déjà qq contractions, j’ai l’impression que l’accouchement est imminent… si j’avais su.
Entre le 6 et le 19, il n’y aura pas un jour sans que je n’aie "une fausse alerte". Je suis épuisée de ces pré-travails. J’en ai ras le bol, et j’ai l’impression que je n’accoucherais jamais. Je passe du rire aux larmes, j’enchaîne les méthodes douces… RIEN si ce n’est une multitudes de contractions régulières quasi permanentes.
Le 19 au matin, à J+8 de mon terme, Maud me rend visite. Elle a un programme spécial !
Elle pense que j’ai peut-être beaucoup de liquide, et que les contractions « ne prennent pas » , ne veulent pas démarrer sur l’utérus (peut-être aussi dû aux grossesses rapprochées). Ce ne sont que des hypothèses mais elle a envie d’essayer deux trois choses : homéopathie, deux sortes (je ne me souviens plus du nom) toutes les 5 min pour l’un et tous les quarts d’heures pour l’autre. L’idée étant de maintenir les contractions. Massage du col avec de l’huile essentielle de sauge… Elle me dit que je suis dilatée à 5 cm !
Elle fait un petit décollement au passage. Vu la dilatation, elle abandonne l’huile d’onagre qui ne servirait à rien, mais me fait un long massage du ventre avec de l’huile de ricin, et m’en fait boire une petite cuillère à café.
Elle part vers 12h30. Ma maman et mon petit frère mangent avec moi.
Très vite, je sens des contractions bien senties. Elles sont régulières et rapprochées toutes les 7 minutes… puis toutes les 5. Ma maman est toute heureuse, et paniquée en même temps. Elle me dit d’appeler Maud et Jérôme. De mon côté je sens que c’est ENFIN la bonne. Je dois m’arrêter pendant les contractions.
A 15h, je la rappelle… Elle vient directement ici. On rigole, elle aurait pu rester manger finalement.
Jérôme est là aussi. Branle-bas de combat, Maud me conseille de foutre tout le monde dehors, histoire que je puisse créer ma bulle. Je suis triste de voir mon fils partir avec ma maman, je ne voulais pas le mettre à part de cette naissance, mais je sens que j’ai besoin d’être « seule ». Jérôme va les reconduire et dépose les chiens chez notre voisin d’en bas. Ca y est.
Je marche, je bois du thé, tout est calme, Maud est là tout en étant très discrète, Jérôme est doux, lui aussi reste discret. Vers 17 heure, je veux prendre un bain. J’aime mes contractions mais elles deviennent puissantes, et à la fois envoutantes. Elles se suivent toutes les 4 min, j’ai l’impression d’être dans une spirale, une ritournelle. Je ne vois ni début ni fin, je ne vois pas mon entourage, mais je sais qu’ils sont là, je suis dans un monde parallèle et en même temps je suis très terre à terre. Tout est paradoxal.
Je ne suis qu’un corps qui a une mission : accueillir et accepter ces contractions. A chacune de celles-ci, je visualise mon bébé qui est poussé vers le bas.
En entrant dans la salle de bain, je découvre un bain bien chaud et fumant, des bougies, ça sent bon, c’est cosy et doux. J’aime Jérôme.
La chaleur de l’eau me soulage mais les contractions augmentent en intensité malgré tout. Je pousse des râles à chaque vague maintenant, mais j’ai du mal à les faire « sortir du ventre ». Maud vient régulièrement dans la salle de bain écouter le bébé. Tout va bien, on gère. Je parle beaucoup à mon bébé, je la rassure, je lui dis qu’on va y arriver à deux.
En sortant du bain je suis à 8 cm. Il est 19h. Je retourne dans le salon aménagé d’alèses, de coussins, de bougies et lumières tamisées.
Florence arrive à ce moment-là, mais je suis déjà « loin ». Je lui fais un petit signe, un sourire en coin. Je suis dans mon monde, les yeux entrouverts, je feule à chaque contraction, en faisant des efforts pour ne pas « crier de la gorge ». Jérôme, Maud, et Florence m’accompagnent. Ca m’aide beaucoup, je me sens guidée. Maud m’examine vers 21h. Elle m’annonce que je suis à quasi dilatation complète mais il resterait un bord de col. Elle plonge ses yeux dans les miens et me demande de quoi j’ai peur, pourquoi je bloque cette naissance. Je réalise que j’ai effectivement peur. Peur de pousser, de souffrir. En réalité, elle me l’avouera quelques jours plus tard, j’étais encore à 8 cm.. Elle avait déjà prévenu Jérôme que si ça stagnait encore trop longtemps, on devrait aller à l’hôpital. Mais elle savait aussi que si elle m’annonçait 8 cm, j’aurais été découragée.

Elle me fait prendre conscience de ma peur, et je réalise à ce moment-là que je refuse d’aller à l’hôpital. Je suis accroupie, accoudée entre les jambes de Jérôme qui est sur le fauteuil. Quelques contractions plus tard, je me mets à gronder du ventre. J’ai mal, je panique car je n’arrive plus à respirer. Elles sont puissantes et ne me laissent aucun répit ! Je sens que ça pousse, ça fait mal, c’est horrible. J’ai l’impression d’être un animal. Je rugis ! Maud et Florence m’encouragent ! Elles me mettent sur la chaise d’accouchement. Horreur ! Je les implore de me faire descendre, la sensation est atroce. Je ne comprends pas à ce moment-là que mon bébé est descendu en un coup. Je me mets à genoux contre le fauteuil, je reprends mon souffle, mon calme, le tourbillon retombe. Il est 22h05.
Maud applique un gant de toilette chaud sur mon périnée, ça me fait un bien fou ! Chaque contraction devient maintenant délicieuse. Je réalise que je peux gérer toute seule… Je pousse mon bébé, j’apprivoise la poussée, je prends conscience de mon vagin, de ce bébé qui descend … et remonte. C’est fantastique ! Je gère l’intensité de la poussée, dès que ça tire et brûle, je m’arrête. Je m’ouvre doucement, cette sensation est incroyable. Je me sens si puissante. Je suis encouragée, j’entends à leur voix que je fais les choses parfaitement. Ma tête enfouie dans mes cheveux, j’imagine ces trois personnes formidables autour de moi. Le moment est magique. Maud me propose de toucher sa tête. WAW… Ma fille, ma douce petite puce, elle est presque là…
Je pousse une bonne fois, sa tête est sortie… Maud enlève le cordon. Je me sens soudainement fatiguée, mais je sais que je suis à une contraction, une poussée de sa naissance. Dernier effort, faire passer ses épaules, et je pourrais la serrer fort dans mes bras. La contractions est là, je pousse … pousse encore… Silence, et sensation de glissement. Maud me dit « regarde en dessous de toi ».
Flash * ma fille luisante reliée à moi * flash * je la prends contre moi, je me redresse * flash * j’entends l’émotion de Jérôme, je dis des choses, je pleure, je rigole, je suis heureuse * flash * mon coeur va exploser, je l’ai fait, tout est magique * flash * j’embrasse cet homme dont je suis si amoureuse… * flash* ma fille est si jolie, elle dort, elle n’a même pas crié ou pleuré, j’en conclu que c’est grâce à cette belle et douce naissance * flash * mes fées nous félicitent, j’entends leur émotion…
Je veux m’installer dans le fauteuil, toujours accroupie par terre. Je me redresse et *plouf* le placenta est tombé 2 minutes après la naissance. J’en ris, ça me surprend un peu. Maud emballe le placenta, et me met dans le fauteuil. Ma fille est trop belle, merveilleuse. Je suis sur un nuage, j’en reviens pas de ce que je viens de vivre… Sa première tétée durera une heure.
Je n’aurais eu qu’une petite déchirure (surement passage des épaules), et la sensation d’être capable de faire de grandes choses… Je me sens femme, accomplie, cette naissance m’a grandie.
Aujourd’hui, je suis nostalgique, j’ai aimé accoucher...